Les chèvres, on les aime aussi pour leur caractère !

Les chèvres, on les aime aussi pour leur caractère !

28 mars 2019

Beaucoup plus individualistes que les brebis, aussi câlines que malicieuses, les chèvres ont un charme irrésistible !

Difficile de rester indifférent… À peine entré dans leur enclos, les plus audacieuses vous entourent et vous mordillent le bas du pantalon tout en vous questionnant du regard !

Un caractère bien trempé…

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C’est à Brûlain, un petit village près de Niort, que Michel Marboeuf élève depuis 35 ans un troupeau d’Alpines chamoisées. Il transforme l’intégralité du lait de ses 150 chèvres en fromages de chèvre. Mothais sur feuille, pyramides, bûches et tommes… Sa production est prolifique ! Autant dire que cette espèce n’a plus de secret pour lui.
« La chèvre est très proche de l’homme, raconte-t-il. Elle est très avenante, conviviale, câline… Elle a une bonne mémoire des caresses, mais aussi des remontrances, à tous les âges de sa vie. » Des remontrances ? « Oui, il lui arrive d’en mériter, car elle fait parfois tourner les éleveurs en bourrique : elle peut être capricieuse, nous confie-t-il. Les chèvres sont des filoutes, elles savent ce qui va vous agacer. Quand elles vous sentent stressé, elles prennent un malin plaisir à en rajouter ! »

Clémentine, qui s’occupe des biquettes de la fromagerie Georgelet sur l’île de Ré, confirme leur caractère très attachant : « Elles sont très curieuses, très gentilles, aucune ne manifeste de l’agressivité ou de la méfiance. Ce sont des bavardes, on a parfois l’impression qu’on peut établir avec elles une relation aussi proche qu’avec un chien. »
 

Et une réputation qui ne date pas d’hier !

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Ce n’est pas un hasard, si dans les campagnes autrefois, on s’en méfiait : « Lâchées dans la nature, même dès l’âge de 8 jours, elles détruisent tout, raconte Michel Marbœuf : les jeunes pousses d’orties ou de ronces, on ne s’en plaindra pas. Mais aussi tout ce qui est ligneux, dur, comme l’écorce des arbres, les vignes… C’est pourquoi, dans le temps, elles étaient mal vues, c’était l’animal des pauvres. »
Ces demoiselles ont des goûts très assurés de gourmet : « Elles n’aiment que le bon, elles trient beaucoup, contrairement aux vaches qui avalent tout sans grand discernement. »

On déteste les adorer !

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Une chèvre est incapable de rester en place : « C’est une bête nomade, il faut qu’elle bouge tout le temps, elle a un besoin permanent de changement, de nouveauté ! » Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des repères très précis : « Elle est toujours à l’heure, elle n’a pas besoin de pendule. Quand on a du retard, elle rouspète. Et quand on veut la traire plus tôt que d’habitude, elle prend tout son temps. » Hormis leurs petits défauts, Michel Marbœuf les adore et cajole ses « princesses » facétieuses.

Mais la Poitevine n’est pas reine sur ses terres

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C’est en France, dans le Poitou, que les chèvres ont établi leur terre d’élection. Ici comme ailleurs, deux grandes races se sont imposées. La Saanen, reconnaissable à sa couleur aussi blanche que la pâte de ses fromages, a un comportement assez individualiste. L’Alpine, qui arbore une robe chamoisée, produit un lait un peu plus riche et se montre davantage grégaire. Quant à la race locale historique, la Poitevine, à la robe brune, elle reprend peu à peu du poil de la bête après avoir été totalement marginalisée. La richesse fromagère de son lait concourt à sa réhabilitation.

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