Saint-Félicien

Fromage crémeux très populaire dans la région lyonnaise et le Dauphiné, le Saint-Félicien partage des racines communes avec le Saint-Marcellin IGP. Il est plus opulent : deux fois plus gros et, surtout, le lait utilisé est enrichi de crème. Historiquement, comme le Saint-Marcellin, il était parfois réalisé, selon la saison, à partir de lait de chèvre ou de laits mixtes. Aujourd'hui, seul le lait de vache est permis à ce fromage à pâte molle. Le Saint-Félicien pourrait être né au début du XXe siècle à l'initiative d'un crémier lyonnais de la Croix Rousse qui eut l’idée de mélanger du lait invendu avec de la crème. L'échoppe de ce commerçant inventif était située place… Saint-Félicien. A moins qu'il se soit inspiré du fromage homonyme, produit de l'autre côté du Rhône, en Ardèche : le « caillé doux » du village de Saint-Félicien.

Il peut être fabriqué partout en France mais est majoritairement produit par des fermes et laiteries situées dans le Rhône et le Dauphiné. 

Le Saint-Félicien se déguste plutôt jeune, avec un bon goût de fraîcheur lactée. Sous sa croûte ivoire plissée et ridelée, qui se constelle parfois d'une flore bleue, la pâte est particulièrement onctueuse. Il se déguste à l'issue d'une dizaine de jours d'affinage. Il peut encore accepter une à deux semaines d'affinage. Sa pâte devient alors coulante, raison pour laquelle plusieurs fabricants le proposent dans des coupelles. Les affinages trop poussés ne lui conviennent pas : sa matière grasse risque de se dégrader et de produire des goûts âcres. Le Saint-Félicien est essentiellement un fromage de plateau, qui peut se déguster à la cuillère. Avec un filet de miel, par exemple, des copeaux de truffes ou encore des éclats de noisettes ou d'amandes grillées. Un beaujolais rouge. Pour les fromages jeunes.